454. Tous les jours (1)
Je pourrais écrire une histoire tous les jours .
Une histoire vraie mais invraisemblable.
Sur ma vie professionnelle. Ma vie au travail. Mais cela ne ressemble pas à du travail, ne ressemble plus à du travail. Je ne construis rien, je ne crée rien, je ne contribue à rien. Oui, c'est assez déprimant. Mais moi au moins j'ai un blog sur l'épaule duquel je peux venir pleurer à chaudes larmes. Oui, c'est un peu ce que je fais ce matin en buvant mon café. Chez moi.
Oui, oui. L'histoire.
Alors vois-tu mon cher blog tout se passait bien, j'étais la plus cool, la plus sympa des profs. Je donnais plein de bonnes notes à tout le monde, je complimentais, encourageais et enrobais les travaux ingrats (sujets d'examens) dans un bla-blatage qui ferait pâlir d'envie tous les spécialistes du marketing. Les élèves et moi - pardon, on me reprend, les étudiants et moi -allions couler des jours heureux jusqu'aux fatidiques examens de fin de circus. Pardon. Cursus.
'Madame, on sera obligé de venir après les examens?'
Donc ce matin-là, je mets tout mon petit groupe en conditions d'examen (table séparées, téléphones posés à l'envers, dictionnaires à disposition que personne ne touchera) et je donne des consignes avec une bienveillance qui fait que je me demande si je n'aurais pas mieux fait de rentrer dans les ordres.
L'heure se passe tranquillement. Je suis très fière. Tout le monde travaille. Tout le monde travaille même plutôt bien car cela fait plus d'une demi-heure qu'ils ont commencé et personne n'a fini. C'est bien. Je vais devoir les complimenter la-dessus. A la fin de l'heure je suis en extase totale et complète: beaucoup n'ont pas fini!
'C'est normal!' Leur dis-je avec ma voix de bonne sœur. 'C'est tout à fait normal, c'est un examen de deux heures. Nous finirons cet après-midi.'
Aucune reaction. Je devrais peut-être embauché un coach de la voix. Je prends note mentalement de cette défaillance et me promets de tout faire pour m'améliorer sur ce point.
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